L'abbaye bénédictine de Clairac jouissait d'une réputation internationale dans les domaines politique, religieux, littéraire et gastronomique et aurait été fondée au VIIIe siècle par le roi des Francs, Pépin le Bref (714-768) père de Charlemagne. L'Abbaye, les bâtiments monastiques et la petite ville qui l'entoure, sont à leur apogée aux XIIe et XIIIe siècles, riches et influents.

Inévitablement, Clairac fut assiégée à plusieurs reprises pendant la guerre de Cent Ans et fut également abandonnée par les moines et les villageois pendant une période au cours du XIVe siècle.

Mais à la fin du XVIe siècle, Clairac connaît une certaine prospérité et un certain développement, avec notamment la création d'un port fluvial. L'abbaye a commencé à cultiver du tabac à côté des vergers de pruniers qui produisaient des pruneaux d'Agen mondialement connus et que les moines avaient initialement apportés dans la localité depuis Damas.

Les guerres de religion, cependant, ont eu le plus grand impact. L'abbé italien nommé par le Vatican contrôlait la grande richesse qui émanait de la riche terre agricole alors que la ville était résolument et avec ressentiment protestante. Clairac était devenu un haut lieu de la culture protestante, anti-catholique et comparé à la Genève de Calvin. La ville était entourée de murs impressionnants, mais le roi lui-même en fit le siège et les fortifications furent détruites en 1621.

Parallèlement, la fin du XVIIe siècle voit le déclin de l'abbaye, désertée par ses moines, oubliée par son abbé. L'abbaye de Clairac – en dehors de ses revenus – n'était plus que l'ombre d'elle-même. Au XVIIIe siècle, elle est plus ou moins délabrée et à la Révolution, l'abbaye est entièrement dissoute et les bâtiments vendus comme Biens Nationaux à une succession de particuliers.

Autour de Clairac